Souvenirs.

"Roses ... Attend ... ROSES ! NON ROSES ! NON NE FAIS PAS ÇA ! ROSES ! ATTENDS-MOI ! NE M'ABANDONNE PAS ! ROSES ! JE SUIS LA ! ROSES STOP !". Dans un réveil soudain, la jument se découvrit en sang, le cœur battant plus vite que d'habitude, la sueur coulant, les membres tremblants, la peur était là. Elle venait de faire un cauchemar. Un étalon bai lui criait son nom et lui disait de ne pas l'abandonner. Elle ignorait qui était cet étrange cheval, qui avait l'air de l'aimer beaucoup. Elle se leva avec beaucoup de difficultés, elle avait mal aux jambes, mal partout. Le sang coulait, elle ne savait pas ce qui s'était passé. Des voix lui parlaient dans sa tête, elles rigolaient, elle lui disait si elle était heureuse. Elle entendait encore la voie du cheval de son cauchemar qui lui criait les mêmes phrases. Elle se mit à hennir plus fort qu'elle pouvait et se mit à galoper plus vite. Elle avait mal aux sabots, car les cailloux restaient collés dessous. Mais elle s'en fichait. Elle continuait de galoper, ne sachant pas où aller. Elle galopait, les larmes de douleurs coulantes de ses yeux mauves. Soudain, elle trébucha sur un rocher qui la fit tomber et elle dévasta une pente rocheuse. Elle crut bien que sa vie se terminerait comme ça, car la pente ne finissait jamais, et les coups étaient de plus en plus forts, et elle allait de plus en plus vite. Elle atterrit sur le sol brusquement. Sa tête percuta le sol. Noir. Tout devenu noir. Pendant quelques instants, elle était sans vie. Elle vit sa vie défilée. Maintenant, elle savait. Elle savait ce qui s'était passé. Elle savait qui était cet étalon. C'était ... son demi-frère. Oui, elle se souvint de lui. Son demi-frère avec qui elle passait tout son temps. Son demi-frère qui était son frère. Sa vie. Elle l'aimait plus que tout. Ils étaient inséparables, tous les deux. Et puis, elle sut comment ils furent séparés. C'était à cause d'elle. C'était sa faute. C'était à cause d'elle que son demi-frère fut dévasté par son départ. Tout était de sa faute. Elle se sentit inutile, à ce moment-là. Elle voulait en finir. Elle savait qu'elle ne reverrait jamais son frère. Elle était en Amérique, il était en Angleterre. Et elle était persuadée que part son talent, ses maîtres l'auraient gardé pour les courses. Tous les espoirs de le revoir un jour se brisèrent. Tout était perdu. La Petite Rose qui était heureuse n'existait plus. Elle se réveilla, et en repensant à toutes ces choses, elle s'effondra. Elle pleura pendant plusieurs heures. Elle était désespérée. Elle ne savait plus quoi faire. Elle était perdue au plus profonde d'elle.